La joie et la colère sont des émotions primaires dites
« activantes » puisqu’elles déclenchent une activation physiologique,
un mouvement d’extériorisation propice à l’action et donc à leur expression. La
principale distinction entre ces deux émotions fondamentales repose essentiellement sur le
ressenti qui les accompagne. Alors que la joie est classée
« positive », la colère, pour sa part, induit un ressenti négatif qui
mène « hors de soi », voire à sortir de ses gonds.
La colère - le poing coléreux
Similairement à la joie, la colère est une émotion activante
qui pousse à agir. À l’instar de Hulk (1), son émergence s’accompagne d’une
montée fulgurante d’énergie, une pression intérieure grandissante qui procure
une sensation de force et de puissance.
En raison du mouvement d’extériorisation qui l'accompagne, la colère est
ressentie comme une émotion qui met « hors de soi », fait sortir de
ses gonds, poussant ultimement à prendre une posture de riposte. Le gonflement
de la posture, par exemple, sert à créer une impression d’immensité suggérant à
l’adversaire sa capacité à se défendre (voir Être dans sa bulle - Espace et agressivité).
Alors que la joie jaillit d’un
gain énergétique, c’est-à-dire d’un ajout, d’un mouvement porté pour soi, la colère, elle, surgit en réponse à une
offense ou un tort, un mouvement porté contre soi. Étant essentiellement « un effort
énergétique vers la reprise de son pouvoir » (2) et de son espace, la
colère munit l’individu de toute l’énergie et de la force nécessaires pour passer à
l’action.
Les manifestations physiques qui accompagnent l’émergence de
la colère, comme le poing sur la table ou le frappement du pied au sol, entre autres, s’expliquent en grande partie par la contraction musculaire et la
hausse énergétique inhérente à l’activation physiologique.
Il faut toutefois distinguer la colère de la violence, la première
étant une émotion, une réponse biologique automatique, l’autre, un
comportement.
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(1) Hulk est un personnage de
bandes dessinées américaines. Sous les effets d’un stress ou d’une bouffée de
colère intense, le docteur Bruce Banner se métamorphose en une imposante
créature bestiale animée d’une force incommensurable. Alors que la colère fait
« voir rouge », sa peau verte, elle, s’explique par une colère
ancienne, contenue et « macérée » durant de nombreuses années, la
sienne étant possiblement liée à la mort de son père alors qu’il était
enfant.
(2) Caldwell, C. (2002). The Moving Cycle: A Model
for Healing. In Integrative holistic health, healing, and transformation. ed. Penny Lewis, Illinois: C.C.
Thomas; pp.273-294.