Même si le sens de la vision domine aujourd’hui nos vies et
notre cerveau, l’odorat demeure néanmoins fondamental à notre qualité de vie,
étant intimement lié à la mémoire et aux émotions.
Comme pour la majorité des animaux, le sens de l’odorat joue
un rôle primordial à la compréhension de notre environnement. Il permet
notamment de détecter une nourriture périmée, d’identifier certains dangers
(émanations de gaz ou substances toxiques, fumée d’incendie, etc.), de
reconnaître une odeur réconfortante, ou même de repérer un partenaire sexuel
favorable (voir Les phéromones ou la chimie des peaux).
Les odeurs désagréables, voire les aversions, sont également
perçues par l’organe du nez, servant ainsi de compas social, émotionnel et
psychologique. On flaire par exemple une bonne affaire ou on ne peut plus
« sentir » quelqu’un (à ce
propos, vous pouvez également consulter la chronique Subodorer).
Cette facilité à réagir promptement et même fortement à
certaines odeurs s’explique du fait que le traitement des informations
olfactives est étroitement lié aux aires émotionnelles.
Les voies de l’odorat
Les odeurs sont d’abord captées par des cellules réceptrices
situées dans la cavité nasale. Conduites sous forme d’influx nerveux via le
nerf olfactif, les informations rejoignent la partie supérieure du cerveau en
passant par les bulbes olfactifs. Sorte de relais aux voies olfactives, les
bulbes olfactifs font partie intégrante du système limbique, siège des émotions, du désir et de l’instinct.
Situé sous les hémisphères cérébraux, le système limbique
se compose de diverses structures cérébrales qui régissent les émotions, les pulsions,
l’agressivité et les comportements instinctifs. Outre les bulbes
olfactifs, il comprend notamment l’amygdale, siège de la peur et de
l’agressivité, et l’hippocampe, qui joue un rôle actif à la formation des
mémoires à long terme. D’ailleurs, des études ont démontré que certains
souvenirs olfactifs liés à l’enfance demeuraient intacts chez des personnes
atteintes d’amnésie.
Les voies de l’odorat sont si intimement liées à la mémoire
que, de fait, seules deux synapses séparent le nerf olfactif de l’amygdale et
trois de l’hippocampe! Autrement dit, seulement trois et quatre cellules
nerveuses, respectivement, séparent les cellules réceptrices aux structures
limbiques. Comme quoi, le sens de l’odorat est essentiel à notre bon
fonctionnement, nous permettant de sentir, de ressentir et de se souvenir.