Il a été question antérieurement d’un réflexe émotionnel
profondément ancré dans l’organisme humain, le dégoût (voir Piloérection et horripilation).
Notons à cet égard qu’il en existe un autre tout aussi fondamental à la nature
émotionnelle de l’être humain, celui de la surprise.
Le dégoût et la surprise apparaissent habituellement à la
liste des émotions primaires aux côtés de la peur, la joie, la colère et la tristesse*.
Universelles, ces émotions ne connaissent pas de frontières géographiques ou
socio-culturelles, étant intrinsèques à la nature humaine.
Parmi ces six émotions de base cependant, le dégoût et la
surprise font tout de même classe à part. À l’instar des réflexes musculaires,
il s’agit de mouvements involontaires du corps, étant a priori des réactions automatiques dépourvues de contenu
affectif. Pour cette raison, on pourrait les désigner réflexes émotionnels.
Intimement liée à la peur, à la stupeur ou à l’étonnement, la
surprise s’accompagne d’un mouvement spasmodique qui a l’effet d’un véritable
choc sur le corps. Telle une secousse somatique, le soubresaut sert ultimement
à mobiliser l’organisme en vue d’une action immédiate. Par sa brusque et soudaine
contraction musculaire, le sursaut revigore. Il saisit l’individu en entier, le
happe d’un regain d’énergie, lui permettant ainsi de se redresser et de réagir
promptement.
Alors que les émotions sont accompagnées d’un ressenti
positif ou négatif, les réflexes émotionnels sont a priori neutres, c’est-à-dire dénués d’affect. S’ensuit
toutefois une réaction immédiate, le réflexe émotionnel cédant sa place a
posteriori à l’émergence d’une émotion. Positive
ou négative, celle-ci est largement déterminée par le déclencheur lui-même, par
sa nature « agréable » ou « désagréable ».
Bref, la surprise est toujours un événement inattendu, mais
elle n’est pas toujours un cadeau.
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*La liste des émotions primaires varie selon les auteurs et théoriciens
des émotions. Ces six émotions fondamentales font toutefois l’unanimité.