Les tests servant à mesurer l’intelligence humaine
affluèrent aux États-Unis au début du 20ième siècle. Développés par
des hommes de race blanche issus de milieux favorisés, ces outils, à l’origine,
dévoilaient beaucoup plus les différences culturelles et socio-économiques
entre les individus que l’intelligence à proprement parler. Standardisés
depuis, ils servent essentiellement à mesurer des fonctions cognitives.
Une question fondamentale demeure toutefois, qu’est-ce que
l’intelligence? C’est là une notion fort complexe puisque l’intelligence se
manifeste sous diverses formes dont certaines sont difficilement mesurables.
La théorie des intelligences multiples, par exemple, publiée
en 1983 par le psychologue américain Howard Gardner, en identifie à elle seule
neuf : l’intelligence logique ou mathématique, spatiale, linguistique,
kinesthésique, musicale, interpersonnelle, intra-personnelle, naturelle et
existentielle.
Dans les années 90, surgit également le concept d’intelligence
émotionnelle grâce aux travaux du
psychologue américain Daniel Goleman. Dès lors, et principalement en raison du
développement technologique permettant de visualiser les réseaux neuronaux
activés dans les processus somato-cognitifs, les études portant sur les
émotions, plus précisément sur le « cerveau des émotions »,
connaissent un véritable essor.
Mais existent-ils d’autres formes d’intelligence encore
insoupçonnées?
Les animaux, on le
sait, sont très intelligents. Munis pour la plupart d’un tout petit cerveau,
ils opèrent fondamentalement grâce à leurs instincts et pulsions. Pour d’autres organismes vivants, cette
intelligence n’a absolument rien à voir avec la cervelle ou même sa taille
puisqu’ils en sont dépourvus. C’est le cas de la méduse.
Dotée de quelques cellules nerveuses connectées à un système
sensoriel des plus raffiné, la méduse ne pense pas, elle réagit. Constitué à
98% d’eau, ce féroce prédateur aux apparences trompeuses vit en parfaite
symbiose avec son environnement et ces variations, faisant de cet organisme
vivant, apparu il y a plus de 650 millions d’années, l’un des plus anciens de
la planète. Contrairement aux dinosaures, les méduses ont survécu, démontrant une
étonnante capacité d’adaptation, et donc de survie, une force intrinsèque à
l’intelligence vitale.
Le mouvement vital n’est-il pas la plus haute forme
d’intelligence qui soit? Son expression absolue? Or, la Vie ne se mesure pas,
elle se déploie tout simplement.