lundi 14 décembre 2015

Parfums du passé


Même si le sens de la vision domine aujourd’hui nos vies et notre cerveau, l’odorat demeure néanmoins fondamental à notre qualité de vie, étant intimement lié à la mémoire et aux émotions.

Comme pour la majorité des animaux, le sens de l’odorat joue un rôle primordial à la compréhension de notre environnement. Il permet notamment de détecter une nourriture périmée, d’identifier certains dangers (émanations de gaz ou substances toxiques, fumée d’incendie, etc.), de reconnaître une odeur réconfortante, ou même de repérer un partenaire sexuel favorable (voir Les phéromones ou la chimie des peaux).

Les odeurs désagréables, voire les aversions, sont également perçues par l’organe du nez, servant ainsi de compas social, émotionnel et psychologique. On flaire par exemple une bonne affaire ou on ne peut plus « sentir » quelqu’un (à ce propos, vous pouvez également consulter la chronique Subodorer).

Cette facilité à réagir promptement et même fortement à certaines odeurs s’explique du fait que le traitement des informations olfactives est étroitement lié aux aires émotionnelles.


Les voies de l’odorat

Les odeurs sont d’abord captées par des cellules réceptrices situées dans la cavité nasale. Conduites sous forme d’influx nerveux via le nerf olfactif, les informations rejoignent la partie supérieure du cerveau en passant par les bulbes olfactifs. Sorte de relais aux voies olfactives, les bulbes olfactifs font partie intégrante du système limbique, siège des émotions, du désir et de l’instinct.

Situé sous les hémisphères cérébraux, le système limbique se compose de diverses structures cérébrales qui régissent les émotions, les pulsions, l’agressivité et les comportements instinctifs. Outre les bulbes olfactifs, il comprend notamment l’amygdale, siège de la peur et de l’agressivité, et l’hippocampe, qui joue un rôle actif à la formation des mémoires à long terme. D’ailleurs, des études ont démontré que certains souvenirs olfactifs liés à l’enfance demeuraient intacts chez des personnes atteintes d’amnésie.

Les voies de l’odorat sont si intimement liées à la mémoire que, de fait, seules deux synapses séparent le nerf olfactif de l’amygdale et trois de l’hippocampe! Autrement dit, seulement trois et quatre cellules nerveuses, respectivement, séparent les cellules réceptrices aux structures limbiques. Comme quoi, le sens de l’odorat est essentiel à notre bon fonctionnement, nous permettant de sentir, de ressentir et de se souvenir.