lundi 28 décembre 2015

La lumière et l’humeur


La lumière joue un rôle essentiel à la vie et son influence sur tous les organismes vivants est indéniable. Chez les plantes, par exemple, on retrouve notamment la photosynthèse, un processus organique de conversion du CO2 en oxygène énergisé par la lumière du soleil.

Chez l’humain, comme chez d’autres primates, la lumière du jour influence les rythmes circadiens. Du latin « circa diem », qui signifie « environ un jour », un rythme circadien est un rythme biologique d’une durée approximative de 24 heures qui régule certains mécanismes endogènes comme l’alternance veille-sommeil, la température corporelle ou encore la circulation sanguine.

Alors que les études en chronobiologie tendent à démontrer qu’il existe plus d’une horloge biologique régulant diverses fonctions régulatrices (voir aussi Les rythmes de corps), les rythmes circadiens, dont les gènes de l’ADN ont été identifiés, sont d’ailleurs eux-mêmes activés chez le nouveau-né par la présence de la lumière qui agit comme déclencheur.

L’absence de lumière ou la baisse de luminosité automnale (que l’on connaît bien au Canada) provoque ainsi la sécrétion de mélatonine, aussi appelée hormone du sommeil. Dérivée de la sérotonine, cette hormone maîtresse agit sur de nombreuses fonctions physiologiques dont l’appétit, l’immunité et, évidemment, l’alternance veille-sommeil. Cette perturbation des rythmes circadiens provoque chez plusieurs l’émergence de la dépression saisonnière.

Alors qu’en Grèce antique on croyait que les « humeurs » correspondaient à des fluides corporels dont le déséquilibre causait la maladie (voir Les humeurs, ces « fluides » du corps), on comprend aujourd’hui que l’humeur, à l’instar du climat, est influencé par de nombreux facteurs physiques, cognitifs, émotionnels, sociaux et environnementaux. Autrement dit, l’humeur est à l’organisme humain ce que la météo est à une région, soit un mouvement incessant de perturbations sur fond de temps clément, le soleil étant toujours au cœur de ces variations.


lundi 14 décembre 2015

Parfums du passé


Même si le sens de la vision domine aujourd’hui nos vies et notre cerveau, l’odorat demeure néanmoins fondamental à notre qualité de vie, étant intimement lié à la mémoire et aux émotions.

Comme pour la majorité des animaux, le sens de l’odorat joue un rôle primordial à la compréhension de notre environnement. Il permet notamment de détecter une nourriture périmée, d’identifier certains dangers (émanations de gaz ou substances toxiques, fumée d’incendie, etc.), de reconnaître une odeur réconfortante, ou même de repérer un partenaire sexuel favorable (voir Les phéromones ou la chimie des peaux).

Les odeurs désagréables, voire les aversions, sont également perçues par l’organe du nez, servant ainsi de compas social, émotionnel et psychologique. On flaire par exemple une bonne affaire ou on ne peut plus « sentir » quelqu’un (à ce propos, vous pouvez également consulter la chronique Subodorer).

Cette facilité à réagir promptement et même fortement à certaines odeurs s’explique du fait que le traitement des informations olfactives est étroitement lié aux aires émotionnelles.


Les voies de l’odorat

Les odeurs sont d’abord captées par des cellules réceptrices situées dans la cavité nasale. Conduites sous forme d’influx nerveux via le nerf olfactif, les informations rejoignent la partie supérieure du cerveau en passant par les bulbes olfactifs. Sorte de relais aux voies olfactives, les bulbes olfactifs font partie intégrante du système limbique, siège des émotions, du désir et de l’instinct.

Situé sous les hémisphères cérébraux, le système limbique se compose de diverses structures cérébrales qui régissent les émotions, les pulsions, l’agressivité et les comportements instinctifs. Outre les bulbes olfactifs, il comprend notamment l’amygdale, siège de la peur et de l’agressivité, et l’hippocampe, qui joue un rôle actif à la formation des mémoires à long terme. D’ailleurs, des études ont démontré que certains souvenirs olfactifs liés à l’enfance demeuraient intacts chez des personnes atteintes d’amnésie.

Les voies de l’odorat sont si intimement liées à la mémoire que, de fait, seules deux synapses séparent le nerf olfactif de l’amygdale et trois de l’hippocampe! Autrement dit, seulement trois et quatre cellules nerveuses, respectivement, séparent les cellules réceptrices aux structures limbiques. Comme quoi, le sens de l’odorat est essentiel à notre bon fonctionnement, nous permettant de sentir, de ressentir et de se souvenir.