lundi 12 janvier 2015

Les trop-pleins intérieurs


La fumée nous « sort par les oreilles », ceci « fait suer », « fait chier » ou « donne à vomir ». Dans le langage courant, quand « la goutte fait déborder le vase », le trop-plein intérieur trouve toujours issue par les orifices du corps.

Les effets du stress ou d’une forte tension interne, les accès de colère ou de passion, sont expulsés du corps par la bouche, le nez, les oreilles, l’urètre, l’anus, les pores de la peau, et autres cavités corporelles comme les yeux par exemple. À cet effet, on peut pleurer toutes les larmes de son corps afin d’évacuer sa peine et sa douleur (voir Larmes et gamme d’émotions).

Cette idée de purger le corps afin de le libérer de « troublantes » émotions, d’en extirper le « mauvais » ou d’en « sortir le méchant » remonte à la préhistoire. Bien avant la découverte des psychotropes, on utilisait la trépanation, une pratique ancienne qui consiste à perforer la boîte crânienne afin de faciliter l’évacuation des « mauvais esprits » et par le fait même laisser s’échapper les maux du corps.

Servant au traitement de diverses maladies et pathologies, la trépanation a notamment été pratiquée par les Incas, il y a de cela plus de 500 ans, afin de soulager le crâne des pressions internes. Aujourd’hui, la craniotomie ou craniectomie, son équivalent moderne, est utilisée dans le traitement des traumatismes crâniens.

Mais il n’y a pas que les trop-pleins néfastes ou négatifs. Il y a aussi des « trop-pleins positifs » ressentis comme une « surcharge », une surabondance d’énergie, comme les débordements de joie, d’amour ou d’excitation qui suscitent des gestes, des mouvements du corps, des manifestations physiques, voire des « crises d’affection ».

Positif ou négatif, dans la recherche de l’équilibre, rien ne vaut l’ex-pression. Verbale, physique, artistique ou autre, l’expression facilite la décompression des corps, le relâchement mental, l'alignement harmonieux du corps et de l'esprit.