La fumée nous « sort par les oreilles », ceci
« fait suer », « fait chier » ou « donne à
vomir ». Dans le langage courant, quand « la goutte fait déborder le
vase », le trop-plein intérieur trouve toujours issue par les orifices du
corps.
Les effets du stress ou d’une forte tension interne, les accès
de colère ou de passion, sont expulsés du corps par la bouche, le nez, les
oreilles, l’urètre, l’anus, les pores de la peau, et autres cavités corporelles
comme les yeux par exemple. À cet effet, on peut pleurer toutes les larmes de
son corps afin d’évacuer sa peine et sa douleur (voir Larmes et gamme d’émotions).
Cette idée de purger le corps afin de le libérer de
« troublantes » émotions, d’en extirper le « mauvais » ou
d’en « sortir le méchant » remonte à la préhistoire. Bien avant la
découverte des psychotropes, on utilisait la trépanation, une pratique ancienne
qui consiste à perforer la boîte crânienne afin de faciliter l’évacuation des
« mauvais esprits » et par le fait même laisser s’échapper les maux
du corps.
Servant au traitement de diverses maladies et pathologies,
la trépanation a notamment été pratiquée par les Incas, il y a de cela plus de
500 ans, afin de soulager le crâne des pressions internes. Aujourd’hui, la
craniotomie ou craniectomie, son équivalent moderne, est utilisée dans le
traitement des traumatismes crâniens.
Mais il n’y a pas que les trop-pleins néfastes ou négatifs. Il
y a aussi des « trop-pleins positifs » ressentis comme une
« surcharge », une surabondance d’énergie, comme les débordements de
joie, d’amour ou d’excitation qui suscitent des gestes, des mouvements du
corps, des manifestations physiques, voire des « crises
d’affection ».
Positif ou négatif, dans la recherche de l’équilibre, rien
ne vaut l’ex-pression. Verbale,
physique, artistique ou autre, l’expression facilite la décompression des
corps, le relâchement mental, l'alignement harmonieux du corps et de l'esprit.