C’était en
1981, glorieuse époque du disco, des walkmans et des léotards aux couleurs
flamboyantes, avec jambières et bandeaux assortis. Oui madame. Dans sa
"provocante" vidéo de danse aérobique, entourée de messieurs bedonnants se
métamorphosant en hommes musclés grâce à quelques flexions corporelles bien
choisies mais peu senties, Olivia Newton-John chantait alors
« Physical » :
Let's get
physical, physical
I wanna get physical
Let's get into physical
Let me hear your body talk, your body talk
Let me hear your body talk
Let's get animal, animal
I wanna get animal
Let's get into animal
Let me hear your body talk
Let me hear your body talk
Depuis belle
lurette - bien avant Olivia -, un corps qui s’exprime, ce corps qui
« parle », est vu forcément animal, bestial, et donc sexuel. On l’associe
d’emblée à la bête dormante en nous, avec ses bas instincts, ses pulsions
irrépressibles et ses désirs intarissables (voir aussi Animal social et publicité et Reprendre du poil de la bête).
De même, un
corps à l’entraînement évoque lui aussi un être sexué. Dans son cas, c’est la
hausse de la température corporelle qui en est la grande responsable, provoquant
un corps incandescent, brûlant de désir, un corps en sueur évoquant un être « en
chaleur » (à ce propos, consultez La chaleur corporelle).
Nous sommes des
animaux, certes, des primates plus exactement, mais le corps physique, lui, n’est pas
plus animal que l’âme ou l’esprit humain. C’est plutôt à l’ombre humaine qu'il faut imputer son empreinte, son influence, projetée par l’inconscient.
Alors que le
corps est notre temple, « où que nous soyons, indéniablement, l’ombre qui
trotte derrière nous marche à quatre pattes* ».
----------------
*Clarissa Pinkola Estes, dans Femmes qui courent avec les loups (1996).