lundi 5 décembre 2016

Let’s get physical, let’s get animal

C’était en 1981, glorieuse époque du disco, des walkmans et des léotards aux couleurs flamboyantes, avec jambières et bandeaux assortis. Oui madame. Dans sa "provocante" vidéo de danse aérobique, entourée de messieurs bedonnants se métamorphosant en hommes musclés grâce à quelques flexions corporelles bien choisies mais peu senties, Olivia Newton-John chantait alors « Physical » : 


Let's get physical, physical
I wanna get physical
Let's get into physical
Let me hear your body talk, your body talk
Let me hear your body talk

Let's get animal, animal
I wanna get animal
Let's get into animal
Let me hear your body talk
Let me hear your body talk 


Depuis belle lurette - bien avant Olivia -, un corps qui s’exprime, ce corps qui « parle », est vu forcément animal, bestial, et donc sexuel. On l’associe d’emblée à la bête dormante en nous, avec ses bas instincts, ses pulsions irrépressibles et ses désirs intarissables (voir aussi Animal social et publicité et Reprendre du poil de la bête). 

De même, un corps à l’entraînement évoque lui aussi un être sexué. Dans son cas, c’est la hausse de la température corporelle qui en est la grande responsable, provoquant un corps incandescent, brûlant de désir, un corps en sueur évoquant un être « en chaleur » (à ce propos, consultez La chaleur corporelle).

Nous sommes des animaux, certes, des primates plus exactement, mais le corps physique, lui, n’est pas plus animal que l’âme ou l’esprit humain. C’est plutôt à l’ombre humaine qu'il faut imputer son empreinte, son influence, projetée par l’inconscient.

Alors que le corps est notre temple, « où que nous soyons, indéniablement, l’ombre qui trotte derrière nous marche à quatre pattes* ».


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*Clarissa Pinkola Estes, dans Femmes qui courent avec les loups (1996).