On ignore généralement ce qui se passe dans notre dos.
Littéralement et symboliquement. Utilisant principalement la moitié frontale de
notre corps, on est beaucoup plus conscient de l’avant-corps.
Visible, accessible et surtout « présentable », le
devant du corps nous mène vers l’avant
(ou par le bout du nez). Essentiel pour regarder, s’orienter et se déplacer -
du moins pour les voyants, les non-voyants faisant appel à des repères et
stimuli autres que ceux de la vision -, la partie antérieure de notre corps
sert à affronter la journée, aller à la rencontre de l’autre, faire face aux
événements, tragédies et aléas de la vie.
D’ailleurs, on préfère de loin avancer, procurant une
sensation sécurisante de progression et d’évolution, que reculer.
« Revers du corps humain* », le dos, lui, sert
principalement à s’adosser ou à s’allonger. Droit, voûté, carré ou cambré, il
est utile pour porter un poids, celui de l’épicerie ou du monde entier, ou
encore le fardeau de la vie en général, d’où l’expression « en avoir plein
le dos ».
Le derrière du corps sert également à supporter sans se
plaindre (« avoir bon dos »), à protéger l’autre (« I’ve got your back Jack »),
à se faire des ennemis (« se mettre à dos »), à accuser
(« mettre sur le dos de »), ou encore à établir un lien de confiance (en
se laissant tomber vers l’arrière pour être attrapé par quelqu’un par exemple).
Mais étonnamment, le dos sert aussi à changer de direction. Tourner
le dos à quelqu’un ou à une situation,
c’est l’ignorer complètement. Que se soit par mépris, déni, nécessité ou sagesse, faire demi-tour permet de détourner le regard, contempler de
nouveaux horizons et envisager de
nouvelles possibilités.
Fait consciemment et volontairement, tourner le dos c’est quitter. Et finalement être en bonne posture
pour mieux aller de l’avant.
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*définition du dictionnaire