La
femme est-elle dotée d’une intuition, d’un savoir intime dont serait dépourvu
l’homme? Essentiellement, la réponse est non. Seulement, la nature féminine possède
définitivement un avantage sur l’homme.
En
effet, dès la puberté, la jeune fille est appelée à développer une conscience
corporelle, non seulement en raison des changements physiologiques qui opèrent en
elle, comme c’est le cas également chez le garçon, mais en particulier avec
l’arrivée des menstruations.
Pour
plusieurs femmes, celles-ci font leur apparition mensuelle, de manière
régulière ou non, avec leur lot de douleur, d’inconfort ou même d’inquiétudes. Baisse
d’énergie, fluctuations de l’humeur, symptômes physiques variés comme les crampes,
la migraine ou la nausée par exemples, sans oublier l’organisation (parfois
obsessionnelle) du calendrier, la prévision de produits hygiéniques féminins, les
choix quant à la contraception et à la conception, puisque, de toute évidence,
le cycle menstruel n’est pas sans rappeler aux femmes leur capacité d’enfanter
et, par la même occasion, leurs sentiments liés à la maternité. Bref, chargé à
la fois physiquement et symboliquement, le cycle menstruel implique un régiment
de pensées, d’habitudes et de comportements auquel l’homme n’est pas tenu.
Mais
plus important encore, en matière d’éducation somatique, les femmes apprennent très
tôt dans leur développement à reconnaître de subtils signaux
corporels comme l’ovulation, les signes prémenstruels, le flux menstruel, les sensations
d’écoulement, les douleurs et leur localisation, les variations hormonales, etc.
De
plus, la sexualité féminine étant autant interne qu’externe, la capacité d’atteindre
l’orgasme vaginal, cela va sans dire, est une avenue d’apprentissage sans égal chez l’homme qui contribue également
au développement d’une conscience corporelle aiguisée.
À
moins d’anomalies ou de traumas corporels importants, les femmes sont initiées à
un très jeune âge à porter attention aux repères somatiques, à en faire une
lecture claire, en somme, à sentir, à ressentir ainsi qu’à distinguer les différentes
sensations en provenance de la région abdominale.
Or, l’intuition
se situe dans le ventre. C’est un « Gut
Feeling » comme on l’appelle en anglais, une sensation viscérale à la
fois subtile et claire qui se prononce au nom du for intérieur (voir aussi Triper, le plaisir viscéral). Outre les émotions, c’est
là un autre mouvement interne du corps humain, un écho de l’âme dans ce cas-ci,
que les femmes entendent plus aisément parce qu’elles ont développé cette
oreille qui tend au corps.