lundi 7 mars 2016

Intuition féminine ou intuition?

La femme est-elle dotée d’une intuition, d’un savoir intime dont serait dépourvu l’homme? Essentiellement, la réponse est non. Seulement, la nature féminine possède définitivement un avantage sur l’homme. 

En effet, dès la puberté, la jeune fille est appelée à développer une conscience corporelle, non seulement en raison des changements physiologiques qui opèrent en elle, comme c’est le cas également chez le garçon, mais en particulier avec l’arrivée des menstruations. 

Pour plusieurs femmes, celles-ci font leur apparition mensuelle, de manière régulière ou non, avec leur lot de douleur, d’inconfort ou même d’inquiétudes. Baisse d’énergie, fluctuations de l’humeur, symptômes physiques variés comme les crampes, la migraine ou la nausée par exemples, sans oublier l’organisation (parfois obsessionnelle) du calendrier, la prévision de produits hygiéniques féminins, les choix quant à la contraception et à la conception, puisque, de toute évidence, le cycle menstruel n’est pas sans rappeler aux femmes leur capacité d’enfanter et, par la même occasion, leurs sentiments liés à la maternité. Bref, chargé à la fois physiquement et symboliquement, le cycle menstruel implique un régiment de pensées, d’habitudes et de comportements auquel l’homme n’est pas tenu. 

Mais plus important encore, en matière d’éducation somatique, les femmes apprennent très tôt dans leur développement à reconnaître de subtils signaux corporels comme l’ovulation, les signes prémenstruels, le flux menstruel, les sensations d’écoulement, les douleurs et leur localisation, les variations hormonales, etc. 

De plus, la sexualité féminine étant autant interne qu’externe, la capacité d’atteindre l’orgasme vaginal, cela va sans dire, est une avenue d’apprentissage sans égal chez l’homme qui contribue également au développement d’une conscience corporelle aiguisée. 

À moins d’anomalies ou de traumas corporels importants, les femmes sont initiées à un très jeune âge à porter attention aux repères somatiques, à en faire une lecture claire, en somme, à sentir, à ressentir ainsi qu’à distinguer les différentes sensations en provenance de la région abdominale. 

Or, l’intuition se situe dans le ventre. C’est un « Gut Feeling » comme on l’appelle en anglais, une sensation viscérale à la fois subtile et claire qui se prononce au nom du for intérieur (voir aussi Triper, le plaisir viscéral). Outre les émotions, c’est là un autre mouvement interne du corps humain, un écho de l’âme dans ce cas-ci, que les femmes entendent plus aisément parce qu’elles ont développé cette oreille qui tend au corps.