Essentiel chez les primates et particulièrement fascinant,
le sens de l’odorat joue un rôle primordial à la reproduction
et à la survie des espèces. C’est grâce au flair que l’on choisit sa nourriture, un
partenaire et détecte aussi une bonne affaire.
Intimement lié au goût – autre sens chimique –, le sens de
l’odorat permet de déceler les mauvaises odeurs qui émanent des aliments en
état de putréfaction. La réaction de dégoût qui s’ensuit, réflexe émotionnel
inscrit dans les régions les plus anciennes de notre cerveau, entraîne le rejet
automatique d’une source potentielle d’empoisonnement.
Chez les animaux, c’est bien connu, l’odorat joue un rôle fondamental
à la survie. Il permet de repérer des pistes menant à la nourriture ainsi que
de flairer des partenaires sexuels potentiels. De même chez l’humain, les
odeurs permettraient de choisir un partenaire sexuel « souhaitable »,
c’est-à-dire présentant des affinités ou avantages génétiques. C’est grâce aux phéromones que ces
« échanges d’informations » ont lieu (voir Les phéromones ou la chimie des peaux).
Toutefois, principalement en raison de la bipédie,
l’évolution du cerveau a accordé une plus grande place au développement du
cortex visuel, et donc au sens de la vision, délaissant peu à peu l’usage de l’odorat
et ses fonctions (voir La bipédie, une marche révolutionnaire). Il n’en demeure pas moins que les reliquats de notre cerveau
olfactif demeurent connectés, eux, au « centre des émotions ».
En effet, les fibres olfactives qui tapissent les cavités
nasales envoient leurs signaux aux bulbes olfactifs, partie intégrante du
système limbique, siège des émotions, du désir et de l’instinct. C’est donc grâce à cette voie neuronale primitive
qu’il nous est possible de « sentir » subtilement ce qui s’en vient,
c'est-à-dire de subodorer, ou encore de détecter qu’une situation « sent
mauvais ».
Aptitude instinctive à développer, l’art de humer et de
pressentir permet de rester au parfum de son environnement.